La rencontre des cartes et du feu

Anastasia allait avoir une colocataire. C'est ce qu'on lui apprit, le premier jour du printemps. C'était une première pour la brune, et dire que cela angoissait serait un euphémisme. Elle avait toujours eu des problèmes avec les autres gens de son âge, et n'avait pas rencontré grand monde depuis son arrivée à l'académie. Il y avait bien l'infirmière, mais... Un frisson la parcourut, alors que de mauvais souvenirs revenaient à la surface. Pourtant, plus le temps passait, plus la curiosité grandissait en elle. Quel serait le pouvoir de cette fille ? Son âge ? Ses goûts ? Elle commença à ranger ses affaires, afin de laisser de la place à la nouvelle arrivante. Un papier lui parvint avec son nom et son prénom, mais Ana avait plus envie de la voir en vrai que de connaître son nom.

Elle fournit malgré tout la papier à son frère, mais celui-ci ne la connaissait pas. Normal, après tout, si elle venait d'arriver. Quel était son passé ? Avait-elle eu, elle aussi, des problèmes avec les autres enfants ? Quel était son passé ? Avait-elle des frères ou des sœurs ? Les questions tournaient dans sa tête, sans obtenir de réponses, comme un tourbillon qui attirait lentement, mais sûrement la cartomancienne. Elle s'était pourtant interdit de regarder ses cartes, voulant préserver le suspens, mais la curiosité était trop grande, et Anastasia n'était pas habituée à devoir lutter contre elle. Elle céda en rentrant dans sa chambre, en voyant une fois de plus, le lit près, attendant la nouvelle arrivante. Première question l'âge. Elle se concentra, en posant sa main sur son jeu de cartes. Elle tira deux cartes, un as et le 7 de pique. Bon, les cartes lui avait révélée au passage la pouvoir de sa colocataire sans qu'elle même ne le désir... Une fille de 17 ans, donc, pique...

Ces première révélation, accompagnée du nom de la jeune fille, calma sa curiosité quelques temps. Elle en parlait moins à son frère (qui devait malgré tout être exaspérer par son comportement, pensait-elle), et peu à peu, la vie reprit son cours normal. Une fin de semaine bien chargée acheva de détourner son esprit de la question d'Angie. Une responsable des dortoirs lui rappela pourtant le samedi que la jeune fille arrivait le lendemain ce qui supposait que toute la chambre serait rangée pour son arrivée, et qu'elle devait laisser assez de place dans la chambre pour les affaires de la nouvelle venue. La brune s'y était prise à l'avance, mais elle comprenait bien ce rappel, ayant déjà vu plus d'une fois un ou une arrivante débarquée dans un capharnaüm indescriptible, sans place, évidement, pour ses affaires, voire pour dormir.

Le matin arriva plus vite que l'adolescente ne le pensait, et elle se réveilla avec peine le matin du dimanche, sans se souvenir de ce que lui réservait sa journée. Quand elle s'en souvint, elle jeta un regard à sa montre. Elle arrivait dans 10 minutes ! La nouvelle colocataire devait arriver d'ici 10 minutes, alors qu'Ana n'était ni habillée, ni prête. Elle se leva en catastrophe, se dépêcha de se préparer, puis de s'habiller. Elle courut en quelques minutes au réfectoire, attrapa quelques tartines, qu'elle rapporta dans sa chambre. Elle n'avait pas terminer de les dévorer quand la porte de la chambre s'ouvrit dans un grincement désagréable (pourquoi les femmes de ménages n’huilent jamais les gonds des porte...?)

Elle venait d'arrivée à Nakunaru et se trouvait devant le portail. Et oui, elle était la nouvelle de service, même si à son avis elle ne devait surement pas être la seule. Oh et puis elle s'en fichait, elle se sentait bizarre aujourd'hui, était-elle .... angoissée ?

" Quelle blague ! ", se disait-elle.

Après tout ce qu'elle avait vécu, même si elle était loin d'avoir vécu tout ce qu'on pouvait vivre dans une vie, elle se disait que ressentir ce genre de choses aurait été tout bonnement ridicule.... et pourtant, quand elle y réfléchissait bien, elle se disait qu'elle n'avait jamais eu de contact digne de ce nom avec des gens de son âge, que ce soit maintenant ou avant.

Quelques minutes plus tard :

elle était toujours plantée devant ce foutu portail, elle n'osait pas avancer.

" Oh, pour l'amour du ciel ! Que quelqu'un m'achève ! " pensait-elle.

Elle se maudissait intérieurement, depuis quand elle n'osait pas faire quelque chose ?, Elle s'en fichait, elle allait entrer dans cette académie et allait faire sa vie, peut importe ce que les autres penserait d'elle. De toute façon, "chasser le naturel, il revient au galop".

L'envoyer bouler pour qu'il revienne vitesse grand V ? Bizarrement elle n'était pas masochiste, du moins pas en ce moment.

Elle marchait d'un pas rapide, valise en mains et à nouveau elle-même, elle passa d'abord par l'administration, non sans croiser quelques personnes qui la regardèrent soit avec intérêt (mal placé ou non), soit avec lassitude, soit avec sadisme pour une certaine personne en blouse blanche.

" Sans doute l'infirmière " se dit-elle.

ça ne l'avait pas vraiment effrayé, mais bon, mieux valait l'évité ... ou pas, elle y réfléchirait plus tard, si elle s'en rappelait.

On lui avait donné un papier avec son numéro de chambre et le nom de sa colocataire. Chambre 19 avec une certaine " Anastasia Silver ", elle ne se posait pas vraiment de question sur la personne, du moment qu'elle la laissait tranquille ...

Elle se trouvait devant la porte de sa chambre depuis une minute, elle lâcha ses valises et ouvrit la porte dans un grincement sonore qui lui fit mal aux oreilles.

Dernière pensait du moment :

" J'ai trouvé le cadeau de pâque de l'administration ! "

La porte s'ouvrit, révélant une fille plus petite qu'elle, menue, aux cheveux et aux yeux...roses ? Sa tartine encore dans la bouche, le visage d'Anastasia resta pourtant imperturbable, la jeune fille était déjà habituée aux apparences, couleurs de cheveux ou d'yeux divers et variées. La nouvelle venue, Angie donc, lui sembla au premier abord une frêle, et fragile jeune fille. Mais avec un pouvoir suffisamment puissant, il se pouvait qu'elle se trompe complètement. Elle était plutôt bien habillée, ce qui contrastait assez avec la brune, habillée en vitesse d'une chemise un peu froissée, d'une veste mal mise, et d'un pantalon dont la partie droite était restée coincée au niveau du genoux de la cartomancienne. Pas la meilleure manière d’accueillir quelqu'un... Tant pis, elle était là. Avec ses valises. Qui semblaient bien lourdes pour une petite fille comme elle. Mais bon, il n'y avait personne à coté d'elle, elle avait donc dut amener ses valises toute seule, et pouvait encore faire les quelques mètres qui la séparaient de son lit, et de ses armoires.
Ana n'était pas méchante, mais très réservée, et elle ne voulait pas être gentille dès l'arrivée, donc elle partit du principe qu'Angie pouvait se débrouiller toute seule. Bon, pas la peine de continuer en silence, rien ne les empêchait de parler après tout.

" Bonjour, tu dois être Angie, excuse ma tenue, je me suis habillée en vitesse, dit la cartomancienne "

Une phrase banale, sans rien de personnel, pour souhaiter la bienvenue, sans plus. Elle tenait sa tartine à la main, polie malgré tout. Pour quelque chose de plus personnel, il faudra attendre qu'elle connaisse mieux la fille aux cheveux roses. Elle montra un lit couvert de draps pâles, avec un oreiller bien douillet.

" C'est ton lit, et tu as toute l'armoire de libre à coté pour tes affaires, ajouta-t-elle, en désignant une armoire IKEA de taille moyenne, en bois, sans décoration."

Ils avaient tellement peu investit dans les armoires que les portes de certaines fermaient mal, voire pas du tout... Combien de jeunes gens s'étaient fait attaquer par la porte de leur armoire, après avoir ouvert la fenêtre ? Enfin, il suffisait de faire attention, et elles avaient de la chance, leur armoires étaient parmi les plus sûres. Finalement, la brune s'excusa rapidement, et fila dans la salle de bain, qu'elles partageaient avec leur voisine d'à coté. Heureusement, la salle était vide, et elle put arranger ses vêtements, et finir de se préparer (et d'avaler cette fichue tartine), laissant ainsi sa colocataire commencer à s’installer. Une fois prête, elle ressortit, et regarda l'autre jeune fille, attendant de savoir si elle allait lui demander de l'aide.

Elle venait d'ouvrir la porte et elle découvrait une fille, plus jeune qu'elle a priori. Celle-ci était dans une tenue assez ... orignal. Enfin, chacun ses goûts et ses passe-temps. Sa colocataire avait des yeux rouges et des cheveux brins et était visiblement plus grande qu'elle.

- Bonjour, tu dois être Angie, excuse ma tenue, je me suis habillée en vitesse.

- Pas grave...

Elle entra reprenant ses valises en mains et remarqua en effet la hâte d'Anastasia, celle-ci ayant une tartine à la main. Sans doute avait-elle voulu se dépêcher quand elle avait appris son arrivée. Angie remarqua que la brune lui montrait un lit, le sien surement.

- C'est ton lit, et tu as toute l'armoire de libre à coté pour tes affaires.

Bingo ! Elle s'avança vers son armoire, histoire de ne pas perdre de temps et de commencer à ranger ses affaires, quand elle entendit sa colocataire s'excuser et une porte claquer, surement celle de la salle de bain.

Elle ouvrit une première valise et plaça son contenue dans une partie de l'armoire, soit les pantalons, les vestes et les chaussures. Il lui restait donc l'autre valise, celle qui contenait les chemisier et autres hauts, les chapeaux, les sous-vêtements et les accessoires. Pourquoi avait-elle autant d'affaires ? C'était mille fois trop long à ranger ! Mais bon, elle aimait cela en même temps, alors bon...

Nouveau claquement de porte et voilà que sa colocataire réapparaissait avec une tenue cette fois-ci ... ajusté. La brune la regardait avec interrogation, qu'est-ce que c'était cette fois-ci ?

Puis elle fit le lien avec ce qu'elle faisait en ce moment.

" Elle attend que je lui demande de l'aide peut-être ou du moins elle veut savoir si je vais lui en demander ou pas. ", pensa t-elle.

Que faisait-elle, elle répondait à son interrogation silencieuse ou pas ? Elle poussa un profond soupir, elle ne comprenait pas ce que voulait sa colocataire au juste, faire connaissance peut-être et peut-être aussi qu'elle n'osait pas y allait franco parce qu'elle était trop renfermée pour ça. Nouveau soupir, elle aurait pu faire comme si de rien n'était et pourtant...

Elle se détourna et prit un chemisier pour le ranger.

- Si tu n'as rien à faire et que ça ne te dérange pas tu pourrais m'aider à ranger ?

Elle n'en revenait pas, elle faisait dans le social maintenant ? C'était la meilleure celle-la ! Et pourtant, elle allait essayer.

« Si tu n'as rien à faire et que ça ne te dérange pas tu pourrais m'aider à ranger ? »

Anasatasia s'avança prudemment vers sa colocataire, et commença à lui passer ses affaires, la laissant les ranger comme elle l'entendait. Elle ne savait pas tellement comment débuter la conversation, elle n'en avait pas du tout l'habitude... Et ça l’embarrassait,... Et ça se voyait... L’embarras ne faisait pas parti des sentiments qu'elle cherchait à cacher, ne voyant pas tellement d’intérêt à gaspiller son énergie pour ça. Bon, la curiosité reprit le dessus, et bientôt, elle eu une foule de questions à poser à la nouvelle venue. Elle mis de coté les questions les plus personnelles. Afin de trouver la meilleure question à poser, elle se demanda en quelques secondes quelle est la question à laquelle elle répondrait lors d'une première rencontre. Sûrement pas une question sur son passé, ou sa famille... Son pouvoir ?

« Dis moi, c'est indiscret si je te demande quel est ton pouvoir ? »

Après tout, elles allaient devoir vivre ensemble, autant savoir si il y avait un risque, et elle connaissait son âge, et son nom déjà (elle ne se rappelait plus qu'Angie ne connaissait, elle, pas son âge). Elle trouvait donc cette question était justifiée. Malgré tout, elle ne pensa pas à justifier sa question, partant du principe que sa compagne suivait sa logique. Elle avait posé la question en continuant de passer ses affaires à la jeune fille aux cheveux roses, mais un mouvement trop brusque peut être, ou trop ample, fit sortir de sa poche le paquet de carte qu'elle y gardait toujours. Le paquet s’étala sur le sol, et cinq cartes s'alignèrent, comme si elles étaient commandées, sans que leur propriétaire ne leur ait rien demandé. Cette dernière posa son front dans sa main droite, et se massa rapidement les tempes. Ça commençait à bien faire les initiatives ! Des cartes devraient gentiment rester dans leur paquet et arrêter de m'en faire qu'à leur tête (carton?) sans arrêt ! C'était définitivement pas sa journée...

Autant en profiter un peu maintenant... La bonne question, c'était quelle carte répondait à quelle question. Elle cherchait la réponse alors qu'elle rangeait le reste du paquet. La scène se déroula si rapidement que la colocataire n'avait toujours pas eut le temps de répondre à la question orale de la brune. La cartomancienne consulta donc rapidement les cartes, et les questions auxquelles elles répondaient. Pouvoir : 7 de pique et de carreau. Deux pouvoirs ? Les chiffres ne semblaient pas avoir une réelle signification. Famille : Roi et reine de trèfle. Des parents riches ? En rapport avec l'argent en tout cas. Mais pas de signe de frère ou de sœur. En tout cas, pas connue de l'adolescente dans sa chambre. Enfin, son passé : l'as de trèfle... Toujours un rapport avec l'argent, mais ce n'est pas étonnant si ces parents ont déjà un rapport avec ce dernier. Sûrement une quelconque fortune familiale. Mais difficile de déduire plus que ça, ça restait trop vague, sûrement parce que la cartomancienne ne pensait pas à ces questions quand le paquet était tombé. Elles étaient juste restées en latence dans son esprit, faisant marcher son insatiable curiosité. Et quand les cartes ont vu une occasion, elles ont fait leur travail, elles ont répondu. Sans qu'on leur demande rien, sans consulter personne, mais après tout, ce n'était que des bouts de cartons...

« Excuse moi, murmura Ana alors qu'elle ramassait rapidement son paquet de cartes avant de recommencer à passer les affaires dans la valise à leur propriétaire. »

Enfin, un petit silence s'installait, laissant le temps à Angie de répondre à la question posée par sa colocataire.

Précisions:

Les premières minutes se passèrent en silences, il fallait se l'avouer elle était toutes les deux un peu mal à l'aise. Ana lui passait ses affaires pendant qu'Angie les rangeait, puis une question était sorti de nulle part.

- Dis moi, c'est indiscret si je te demande quel est ton pouvoir ?

Angie se retourna brusquement vers sa colocataire, la question était un peu mal placé il fallait dire. Mais bon, entre ça, sa famille et son passé, cela restait la question la moins risquée à lui poser. Elles continuaient à ranger, si bien que toutes les affaires seraient bientôt dans l'armoire.

Tout d'un coup, quelque chose tomba de la poche de sa colocataire, un paquet de cartes. Toutes s'étalèrent au sol et se mélangèrent, à l'exception près de 5 cartes qui s'alignèrent côte à côte devant leur propriétaire. Angie se focalisa ensuite sur un geste d'Ana, elle posa son front dans sa main droite et se massa les tempes, ce geste était souvent fait lorsqu'on était exaspéré, donc Ana était exaspéré ... par ses cartes ? Cela avait l'air un peu farfelu dis comme ça, mais Angie ne voyait pas d'autres possibilités.

Puis lentement sa colocataire rangea ses cartes tout en fixant les cinq alignaient, qu'elle rangea d'ailleurs en dernier, il devait y avoir quelque chose avec ces cartes, du moins c'est ce que pensait Angie.

- Excuse moi.

Et la façon dont sa colocataire s'excusa confirma ses pensées, il y avait eue, comme un fond de culpabilité dans ces excuse.

Puis le silence encore, elle allait répondre à sa question, ça lui permettrait d'en poser une aussi.

- Mon pouvoir ? ça dépend du quel tu veux parler ... le premier et assez difficile à nommer et je n'aime pas le montrer. Le second s'appelle ...

" Télépathie, et le tien ? " pensa t-elle.

Elle l'avait pensée tout en utilisant son pouvoir Ana devait donc l'avoir parfaitement ... "entendue" ? Était-ce vraiment la meilleure façon de le dire ?

Enfin la réponse ! Enfin, elle s'attendait à presque tout, sauf à ça...

"Mon pouvoir ? ça dépend du quel tu veux parler ... le premier et assez difficile à nommer et je n'aime pas le montrer. Le second s'appelle ...
" Télépathie, et le tien ? "

Pardon ? What ? Le cerveau d'Anastasia cessa de fonctionner quelques secondes... Ok, la télépathie. Ce n'est pas le pouvoir qui la surprit, elle avait vu pire, mais c'était la première fois qu'elle entendait quelqu'un parler sans que cette personne ne bouge les lèvres. Enfin, elle se remit vite de sa surprise, et se demandait malgré tout quel pouvait être son premier pouvoir. Enfin, l'autre avait eu la politesse de répondre, c'était à son tour après tout.

« J'en possède deux moi aussi. Le premier, c'est la cartomancie, expliqua t-elle, alors que quelques de ses cartes sortaient de sa poche, et commençaient à tourner autour d'elle. »

Pour une fois, elles obéissaient ! Une dizaine de cartes tournoyaient comme si elles étaient contentes de sortir enfin de leur boîte. Ce qui n'était pas le cas, ce ne sont toujours que des morceaux de cartons. Les cartes étaient de simples cartes à jouer, pas celles de tarot.

« A travers elles, je peux voir le passé, le présent ou le futur avec plus ou moins de précision. Mais mes prédictions sont toujours justes. Le deuxième, je vais pas te faire une démo, mais j'ai un pouvoir de régénération instantanée, que je ne maîtrise pas du tout .»

En effet, elle gardait de mauvais souvenirs de tous les tests ou démonstrations qu'on avait fait au sujet de son deuxième pouvoir. Elle se demandait toujours quel sadique lui avait donné ce fichu don, et si quelqu'un avait le pouvoir de le faire disparaître, elle était preneuse ! Sauf que faire la demande, c'était révéler à tout le monde ce don, et s'exposer à de nouveaux « tests », ou agressions pures et simples. Revenons dans la chambre. Parce qu'une question tournait dans la tête de la brune, une question à laquelle ses cartes cherchaient à répondre sans trouver un moyen de le faire. Elle se rapprocha de son bureau où se trouvaient ses cartes de tarot, et là, une carte tenta de répondre à sa question. Le Soleil ? Un pouvoir en rapport avec la lumière ? Pourquoi pas ni la lune, ni l'étoile dans ce cas... Étrange, surtout que le Soleil est une étoile,... Chaleur peut être. Elle prit la carte en main, et la montra à sa colocataire, comme si c'était une preuve, bien qu'elle soit consciente que son manque de confiance en sa prédiction devait pouvoir se lire dans son regard pour quelqu'un d'un peu attentif. En même temps, c'était à moitié du bluff...

« Ton premier pouvoir a un rapport avec la chaleur ? »

De la surprise se lut sur son visage, entendre quelqu'un parler dans votre tête n'était pas vraiment quelque chose de courent en même temps !

- J'en possède deux moi aussi. Le premier, c'est la cartomancie,

Des cartes se mirent à voler, comme si elles avaient leurs propre volonté.

- A travers elles, je peux voir le passé, le présent ou le futur avec plus ou moins de précision. Mais mes prédictions sont toujours justes. Le deuxième, je vais pas te faire une démo, mais j'ai un pouvoir de régénération instantanée, que je ne maîtrise pas du tout.

Régénération instantanée, ce pouvoir avait dû lui causer pas mal de problèmes dans son enfance et rien que d'imaginer tous les tests qu'on lui avait fait, Angie en avait froid dans le dos. Tout était maintenant dans l'armoire, plié et rangé et sa colocataire s'éloignait vers son bureau. Elle revenait à peine une minute après une carte en main qu'elle montra, comme si c'était une preuve, à Angie. Cette dernière fit passer son regard de la carte, au visage d'Ana qui n'avait pas du tout l'air sûr d'elle.

- Ton premier pouvoir a un rapport avec la chaleur ?

Angie la regarda quelques minutes, à vrai dire elle n'aimait pas en parler et elle trouvait cela vraiment indiscret, elle voulait bien être gentille, mais il y avait des limites à ne pas franchir. Et là, elle considérait que les limites avaient été largement dépassé, après tout si elle n'avait pas voulu en parler lors de la première question, ce n'était pas pour en parler après et surement pas parce que quelqu'un se permettait d'insister.

Et puis, elle venait de se rendre compte de quelque chose qui la foutait encore plus en rogne, tout à l'heure, lorsque les cartes d'Ana c'était éparpillé sur le sol et que quelques-unes était venu s'aligner devant leurs propriétaire, elle s'était surement permis de regarder son passé, de plus elle n'avait pas vraiment été surprise lorsque Angie lui avait dit avoir deux pouvoir. Ce genre de curiosité mal placé l'irrité fortement.

- Pourquoi tu ne demandes pas à tes cartes encore une fois, puisque tu t'es déjà permit de le faire, de fouiller dans mon passé alors que ça ne te regardait pas ? dit-elle avec un ton froid.

"Pourquoi tu ne demandes pas à tes cartes encore une fois, puisque tu t'es déjà permit de le faire, de fouiller dans mon passé alors que ça ne te regardait pas ? dit-elle avec un ton froid."

La dureté du ton repoussa un instant Anastasia. Elle avait peut être été trop loin... ? Enfin, un pouvoir avec la chaleur ça pouvait être dangereux, donc elle aurait préférer savoir. Tant pis, si elle savait le contrôler après tout. Autant reprendre alors l'air détaché qu'elle arborait d'habitude et laisser sa curiosité de coté. Elle aurait tout le temps d'y laisser libre court plus tard, loin de cette colocataire froide.

« Pour information, je ne sais presque rien sur ton passé,mon pouvoir a dépassé ma volonté, je ne voulais pas être indiscrète. Et même après ça, je ne sais rien de plus réellement, puisque les informations que me donne mes cartes sont très vagues. Elles répondent très vaguement, surtout sur des choses aussi compliquées qu'un passé. Je ne sais même pas d'où tu viens. »

Elle tendit le bras vers le deuxième bureau de la chambre, après s'être empresser de le débarrasser des derniers papiers qui traînaient encore dessus.

« Et ça c'est ton bureau, tu vas en avoir besoin je pense. Tu as déjà fait un tour de l'établissement, ou tu accepterais de le faire avec moi ? »

Elle avait insisté sur le « moi » non pas pour faire culpabiliser sa colocataire, et sans mauvaise intention. Elle voulait juste que cette dernière comprennent qu'elle était différente, et pouvait perdre le contrôle de son pouvoir sans avoir un mauvais fond. Ana ne se rendit compte du sous-entendu que certains entendraient dans ses paroles qu'après les avoir émises. De même, elle ne comprit que trop tard que son message pouvait être dur à comprendre sous une simple intonation, qu'il était facile de passer à coté. Tant pis, si elle interprétait mal ses paroles et son intonation, c'était son problème, il y avait encore des gens seuls dans leurs chambres dans tout le dortoir.

La brune ne s'était pas encore attachée à sa camarade, ce n'était pas dans ses habitudes, et si cette dernière devait partir, elle ne ressentirait rien, mais ça lui ferait plaisir de lui faire visiter l'endroit, de se sentir utile pour une fois, et elles pourraient peut être faire plus connaissance. Elle ne se rappelait même plus si quelqu'un lui avait fait la visite en arrivant. Peut être... Ou pas... Elle s'était pas mal perdue les premiers jours et pourtant, elle avait un bon sens de l'orientation, donc elle n'avait sûrement eu personne... Ça ne lui avait pas manqué à l'époque, peut être que la rose pensait la même chose. Ça faisait beaucoup de « peut être » dans ses pensées. Le seul moyen de passer de « peut être » à des certitudes était d'entendre la réponse de sa colocataire. Alors la brune attendit perdue dans ses pensées.

Spoiler:

Angie soupira une énième fois, elle avait peut-être été un peu dure avec sa nouvelle colocataire, après tout, peut-être que cette dernière ne contrôlait pas totalement son pouvoir tout comme elle. Elle s'était laissé emporter par le fait qu'elle détestait parler de "ça" et sur le coup elle avait pensé que la cartomancienne essayait lui forcer la main, ce qu'elle détestait également. Cependant, elle ne connaissait même pas cette fille alors elle pouvait au moins lui accorder le bénéfice du doute non ? C'était elle l'idiote finalement.

- Excuse moi...,lui dit-elle dans un murmure.

Ce pouvoir était comme un poison pour elle, il faisait remonter de désagréable souvenir, c'est pour ça qu'elle n'en parlait jamais, à qui que ce soit. Mais, s'il y avait bien une certitude c'est qu'elle n'était pas la seule à avoir été blessé à cause de ses pouvoirs, toutes les personnes se trouvant ici avaient son lot de cicatrices, qu'elles soient visibles ou non.

- Je n'ai pas encore visité, mais... si vraiment ça ne te dérange pas alors, je serais heureuse que tu m'accompagnes.

C'était une manière de se faire pardonner en quelques sortes, ou peut-être que c'était plus que ça, qui sait ? Un pas en avant, pour devenir plus sereine, pour devenir quelqu'un de meilleur et s'accorder un renouveau.

Et puis tout recommencer, revenir en arrière, avant d'être brisé... Soudainement la température de sa main commença à grimper violemment, elle la cacha derrière son dos et prétexta une quelconque excuse pour aller passer sa main sous l'eau froide avant de revenir.

Elle avait compris le message, elle ne pourra jamais revenir en arrière, elle le savait déjà et depuis longtemps, elle s'était juste laissé submerger par une petite lueur d'espoir qui avait disparu aussi vite qu'elle était apparue.

Précisions:

Angie soupira. Bonne ou mauvaise nouvelle? Elle crut entendre un murmure d'excuse. Ouf, elle lui avais pardonnée… Ana se dit qu'elle avait peut être été trop loin dans l'intimité de sa colocataire, mais l'idée d'avoir quelqu'un avec un pouvoir inconnu dans la même chambre lui avait posé un problème. Elle ne voulait pas se réveiller un jour avec son bureau au dessus de la tête, ou un incendie dans le dortoir… Bon, en même temps, elle ne devait être si dangereuse si le directeur la laissait avoir une chambre à deux. Les plus dangereux devaient être seuls… Enfin, elle l'espérait. Sa colocataire reprit la parole.

- Je n'ai pas encore visité, mais... si vraiment ça ne te dérange pas alors, je serais heureuse que tu m'accompagnes.

Un pas en avant. Qui posa un tout petit problème à la brune, ça se gère comment, ce genre de situation? Elle prenait rarement l'initiative, et c'était presque une première pour elle. Elle espéra très fort que sa colocataire le remarqua pas, et elle sourit pour se donner bonne figure. A l'intérieur, par cornet, c'était l'alerte générale. Bon, par où commencer une visite? Elles étaient dans le bâtiment, pourquoi ne pas commencer par ça, et puis après, faire un tour dehors, peut être? Après tout, pourquoi ne pas profitez de ce dimanche de liberté avec du soleil?

"Je peux te faire faire un tour du bâtiment, histoire que tu sois pas perdue demain, et puis après, un tour du parc. Il fait beau, on peut en profiter un peu. Je t'aiderai à sortir tes affaires après si tu veux, mais il fait encore beau et chaud, on pourrait y aller maintenant non?"

Spoiler:

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