Très sociable et souriante, Jennesta est toujours pétillante, débordante de joie de vivre et de générosité. Elle aime prendre soin des autres, sans pour autant renoncer totalement à elle et à son propre bien être. Elle est un peu idiote et maladroite parfois, mais elle a un cerveau et s’en sert pour réfléchir. Comme tout le monde, elle peut être naïve et se laisser influencer par un discours, un conseil ou une manière de pensée. Reine est le genre de personne à ne pas supporter les injustices, elle ne se laisse pas faire et n’apprécie pas qu’on s’en prenne aux plus faibles. Elle croit être un super héros, se mettant du côté de la vieille, la veuve et de L'opprimé. Pour autant, ça ne veut pas dire que sa méthode fonctionne, au contraire. Elle fait du bruit et chahute un peu pour rien, quand il n’y a pas de réelles raisons. Je crois qu’elle aime juste se faire remarquer. Enfin, ce doit être inconscient chez elle.

Très franche, un peu vantarde par moment, elle utilise l’ironie pour sous entendre bon nombre de ses pensées. Les débordements arrivent vite, ce qui a pour effet qu'elle se donne en spectacle, sans pour autant en ressentir la moindre gêne. C’est comme ça avec Jennesta, elle n’a jamais honte de rien tant que ça la concerne, elle aurait plutôt honte pour les autres. On dit que le ridicule ne tue pas, alors profitons en pour faire des bêtises.

Reine se donne à fond dans les choses qu’elle aime, il y en a des tas comme se parler à haute voix, faire le poirier, réaliser un vieux clip qu’elle a vu à la télé avec sa caméra , dormir dans des endroits insolites (une baignoire par exemple) - afin de tester la résistance de son dos -, faire de l’escalade, de la poutre ou encore des sauts très périlleux du haut du toit de sa maison - ne vous en faites pas, ce n’est pas si haut et puis il y a un matelas gonflable dans le jardin pour la réception. Elle a déjà songé à faire cascadeur mais personne n’a encore eu l’occasion de reconnaître ses talents et elle avait du ralentir la cadence car sa mère commençait à se poser des questions sur son état de santé mental. Un jour, un des voisins a même prévenu les pompiers car il croyait qu'une jeune femme était près à commettre un suicide. Elle s’était prit une baigne par son père ce jour-là, lui interdisant tout accès au toit, sa chambre avait même été déménagée au sous-sol pendant un moment, jusqu’à ce que ses parents ne se rendent compte en l’entendant hurler à la mort. Tout ca pour reprendre de l'air bien sur!

Je vous l’accorde elle a beaucoup d’imagination, un peu trop même. Elle se fait constamment des idées pour rien, s’imaginant par exemple que son horoscope lit parfaitement son avenir, que croiser un chat noir est mauvais signe, comme passer sous une échelle, se lever du pied gauche, qu’une personne qui s’habille toute en noir une chaude journée d’été -chapeau & lunettes de soleil inclus - est forcément un vampire ou un membre du F.B.I qui est en mission d’infiltration. Avec une telle imagination, elle pourrait écrire des livres ou des scénarios mais elle préfère dessiner des arrières plans, des avions, des voitures, des objets divers puis essaye de les reproduire avec des matériaux quelconque. Le résultat est souvent très différent du dessin mais ça ressemble toujours à un truc. Sa chambre ressemble à l'atelier de Gépéto. Sur ses armoires sont entreposées toutes ses créations, elle en est plutôt fière

Enfin, vous imaginez bien qu'étant psychologue, Reine a un minimum de sérieux. Meme si certaine personne lui conseille d'aller en voir un...

Plante vénéneuse mais ô combien séduisante, Reine attire tout le monde que vous soyez homme ou femme, que vous l'aimiez ou non. Elle est dotée d'un magnétisme tel que sa seule présence dans une salle en change le parfum et l'ambiance : personne ne pourra l'ignorer, même si elle se contente d'être assise dans un coin. La regarder plier et déplier ses longues jambes blanches est déjà un spectacle en soi, alors qu'en est-il quand elle s'enveloppe dans les volutes d'opium, volutes de mystère ? Car Reine est une énigme à elle seule, comme le sont toutes les femmes mais à un degré supérieur. Un geste de sa part sonne comme une invitation alors que ce n'est peut-être qu'un refus de vous adresser la parole.

De ses origines elle en a tiré l'élégance française et le mystère japonais, la possibilité de porter une mini-jupe sans que cela ne soit grossier et la capacité de faire tomber en pâmoison un homme rien qu'en découvrant sa nuque. Élégance et sensualité, tels sont les maitres mots qui la désignent aux yeux des autres.

Mais toute beauté cache quelque chose de bien plus complexe, un engrenage des plus intéressants. Reine est une araignée dont la toile est en soie, mais demeure tout de même mortelle. Craignez qu'elle jette le dévolu sur vous car cela sonnera le début de vos ennuis. Toutefois elle vous aura prévenu : comme si une malédiction la touchait, l'obligeant à transformer toute relation en une soumission maitre/élève. Car l'approcher c'est se livrer pieds et poings liés à elle. Si un jour elle a besoin de vos service, ou que vous serviez d'auxiliaire, elle n'hésitera pas à le faire, et ce même sans réellement demander votre permission. Pour elle il est normal d'agir ainsi, mais n'espérez pas lui demander le même genre de services. Elle le prendrait très mal. Après tout, quand on a été élevée dans une des familles les plus prestigieuses, on trouve logique que les autres nous obéissent. Et ce dans nos moindres désirs.

Cela aurait pu la rendre pédante, et snobe à l'excès. Point du tout. Les plaisirs du « peuple » font sa petite folie, et les virées au bar l'enchantent davantage que les réunions de familles. Elle peut même se montrer des plus excentriques, battant des mains comme une petite fille, sautillant dans les rues, investissant un McDo alors qu'elle porte un tailleur et un chapeau hors de prix. La peur du ridicule jamais ne la tuera, alors faites attention à ses sautes d'humeur car elle pourrait bien vous surprendre.

WINTER JENNESTA 7.


- ...Mais aussi, quelle idée de lui teindre les cheveux en verts! Rappelle moi comment elle a fait ça ?
- Elle était assisse tranquillement avec sa petite soeur. Je lui ai dis qu'elle n'irait pas au parc d'attraction et les cheveux d'Aria sont devenus verts.


Reine jeta un regard de haine à son père, qui le fixait d'un regard étrange. Puis il tapota légèrement l'épaule de sa femme, belle brune aux yeux foncés et aux lèvres rouges piquantes, et lui suggéra l'idée de sortir de la salle à manger; chose qu'elle fit sans tarder. L'homme se retourna vers sa fille, puis s'agenouilla devant elle pour se mettre à sa hauteur. Doucement, sa main vint se poser sur sa joue, et un sourire se dessina sur ses lèvres. La jeune fille eut un léger sursaut; se cacha derrière sa peluche presque plus grande qu'elle. Cependant, elle ne détourna pas son regard de celui de son père.

- Tu vas faire mourir ta pauvre mère, à force faire de telles choses. Elle ne peut pas comprendre ce qui s'est passé. Moi, oui.
- Tu me trouves bizarre, toi ? Tu penses que c'est bizarre, ce que j'ai fait ?

Il marqua une pause, durant quelques instants.

- Pour des gens comme nous, non. Pour des gens comme ta mère, oui. Enfin, rassure toi, Reine. Cela n'enlève rien à ta beauté.

Une grimace s'installa sur le visage de Jennesta. A sept ans, madame n'aimait pas la normalité. Même parmi les personnes avec un don. Aussi, si elle ne pouvait être la normalité, elle serait l'exception. C'est ainsi qu'avec son doudou sous le bras, elle remonta dans sa chambre, avec la ferme intention de maitriser ce qui la rend si étrange aux yeux de sa mère. Pour que son père puisse dire qu'elle est la meilleure.


SPRING SUKI JENNESTA 13.


- Encore une fois, Mademoiselle Jennesta obtient la meilleure moyenne, ce qui ne nous étonne plus, depuis le temps... Avec les félicitations, bien évidemment.

La feuille avec les différentes notes atterrit sous les yeux de Reine, et sous le regard envieux et méprisant des autres élèves de sa classe. Elle se contenta de murmurer un simple merci, puis se plongea dans le détail des mots imprimés sur le papier, avec un certain sentiment de fatigue. D'une oreille distraite, elle entendit simplement les remarques cassantes adressées à ses camarades. Un sourire s'inscrit sur son visage. Des soupirs, autour de lui. Murmures sur les moyennes, avis des professeurs. Chacun se tournait vers son voisin, en le poussant du coude. Les feuilles circulaient, certains compatissaient avec une simple tape sur l'épaule. Penchée sur son bulletin, Reine constata qu'elle ne faisait part à personne de ses résultats. Et que personne ne lui faisait part de leurs résultats aussi. A cette pensée, elle eût un pincement au cœur, et se tourna vers la droite. Et elle réalisa qu'il n'avait jamais adressé la parole à son voisin de classe, un petit brun renfermé sur lui même.

Puis, sans trop comprendre pourquoi ni comment, elle se retrouva à tirer sur la manche du garcon pour attirer son attention. Leurs regards se croisèrent. Le coeur de Reine s'envola, et, lui adressa un sourire, elle lui dit: "Combien as tu ?". Il haussa un sourcil. "14,38. Mais je suppose que pour les personnes comme toi, ce n'est pas suffisant pour qu'on puisse avoir ton attention." La jeune fille s'indigna. "N'importe quoi ! C'est totalement insensé et gratuit, et ça ne te rend que davantage ridicule !"

Sur ces mots, elle se pencha à nouveau vers son bulletin, l'air mécontente. Quelques instants passèrent, avant que le garcon ne se penche vers lui et lui demande de combien était sa moyenne. Elle hésita. Puis lâcha un "18,74" murmuré. Il y eut un nouveau silence. Elle lui demanda son prénom, il lui répondit Eiki. Un autre silence. Cette fois ci ce fut Reine qui parla la première, demandant à voir le bulletin de son voisin. Dans l'ensemble, il était bon, mais avait certaines lacunes en ce qui concernait les Sciences sociales. Elle releva le regard vers lui, puis ouvrit à nouveau la bouche.


- Si tu veux... Je peux t'aider en sciences sociales.
- ... Je veux bien, oui.

Ce que je n'avais pas précisé. C'est que Reine était élève à Nakunaru, l'académie des élèves spéciaux. C'est son père qui l'avait inscrite dans cette endroit après le mystérieux evênement dans sa jeunesse.


SUMMER JENNESTA 15.


- Alors comme ça tu as réussi ton examen ?
- Oui.
- Et tu sais ce que tu vas faire, maintenant ?
- Non. Enfin. Retourner chez mes parents, des choses dans le genre. Et j'aimerais bien rester ici.
- Qu'est-ce que tu vas faire?
- Psychologue.