« Mais tu la fermes ? Tu vois pas que j'lis là ? »

Sakuya est une reine. Ou du moins, elle se prend pour. On se demande même parfois si elle a des qualités, tellement que c'est une reine. Elle a au moins l'attitude et elle est aussi hautaine. Elle n'accède à une requête uniquement si on l'implore et qu'on se prosterne devant elle, qu'on lui fasse des baisers aux pieds si on a peu de microbes sur la bouche. Et par caprice parfois, elle ne fait même pas ce petit service demandé, en décrétant sévèrement : « Tu crois que je vais m'abaisser, moi, à faire ce genre d'occupations de roturiers ? »
Elle aimerait beaucoup avoir un serviteur, mais en attendant qu'elle s'en trouve un, elle doit faire le sale boulot elle même, par exemple, si quelqu'un vient la déranger, elle doit crier elle - même et l'insulter elle - même. Quelle feignasse. Elle a tout le temps l'air blasée, désintéressée. En fait, rien ne l'intéresse, à part lire et se trouver des larbins. Sakuya est même parfois étrange : elle refuse catégoriquement de manger quelque chose qui a une teinte de rouge, que ce soit de près ou de loin. Rien dans sa chambre ne doit être rouge, rien qui soit dans son espace vital. Sinon, elle pète un câble.

Et quand elle pète un câble, ça fait peur. Sakuya fait peur. Qu'on la dérange pendant ses lectures tout au long de la journée, ou qu'on fasse seulement quelques petits bruitages, elle frappe. Elle frappe, et fort ; avec un bâton ou un éventail, ce dernier ne se cassant miraculeusement jamais. Sa meilleure arme reste encore son regard perçant, elle a tendance à intimider les personnes qui ont un esprit faible. Au moins, elle est sûre qu'ils ne vont pas venir l'importuner.

Autre chose, Sakuya déteste les transports publics. Elle fait tout pour ne pas avoir affaire à ça, parce que « cet endroit sent la transpiration, plein de mauvaises odeurs et c'est indigne de moi » ; ou alors « c'est sale et poussiéreux, je ne poserai ni mes fesses, ni mes beaux pieds ici, alors non » bien qu'elle soit obligée de le prendre, parfois. Il faut savoir aussi que Sakuya s'en fiche totalement de l'image que l'on a d'elle, que ce soit de loin, de près, en bien ou en mal. Qu'est - ce que ça peut lui faire si un groupe d'insurgés conspirent contre elle ? Sakuya sait se défendre. Elle a appris plusieurs arts martiaux, bien qu'elle n'aime pas avoir recours à la violence, parce que « je n'aime pas faire le sale boulot » ; et bien oui, d'autres pouvoirs que ceux qu'elle possède lui seraient bien plus utiles. Comme, des pouvoirs offensifs, ou même la capacité de faire léviter des choses et des personnes.

Les gens qui veulent l'embêter ou qui tiennent à elle l'appellent Saya, Saya-chan, même si elle déteste ce surnom, ça lui fait trop penser à sa peste de grande soeur -qui s'appelle Sayaka- qui a fugué de la maison et du temple par la même occasion. C'est à cause d'elle que Sakuya doit se taper toutes les corvées de prêtresse, et tout et tout. Sakuya, ce qu'elle voudrait, c'est que tout le monde s'incline devant elle et l'appelle « Ô grande prêtresse et reine, Tsukiyama-sama » ; bien que ça reste son plus grand fantasme, elle l'a pris pour un « rêve » et aimerait le réaliser.

La jeune Sakuya hait les enfants, elle les frappe quand ils braillent. Et elle ne comprend pas le fait que certaines personnes n'ont pas envie de se plier à ses désirs, et quand c'est le cas, elle leur marche dessus, les fait se mettre à genoux et les regarde de haut. Elle - même se croit pour une reine, alors que quelqu'un ne la respecte pas, elle ne supporte pas. Elle ne supporte pas plus que les esprits, les fantômes, du sang, du rose et des pièces closes et dans le noir qui lui fichent une peur bleue. Regarder un film d'horreur ? Jamais !

Oh et puis l'amour change bien des choses, alors peut - être que quelqu'un viendra frapper dans son coeur et la rendre moins égocentrique ? Ah non, n'y comptez pas. Elle est fleur bleue, son premier amour, il a disparu.


« Les miroirs me font peur. Même si j'y passe tous les matins un peu plus d'une heure. »

Honnêtement, ce qui me fait le plus peur, c'est mes yeux. Dans ma famille, tout le monde a hérité de beaux yeux bleu clair comme le ciel. Moi j'ai ces putains de yeux rouge sang. Ça m'file les chocottes. Quand je me vois, je vois un monstre. Un monstre mythique du genre un vampire, qui bouff le sang des autres pour se nourrir, sauf que moi, le sang, ça me file des frissons. Bien sûr c'est vital pour tout corps humain comme le mien, en fait, je suis une humaine tout à fait normale. Je mesure un mètre et soixante cinq centimètres, ce qui me semble tout à fait basique. Je ne suis ni une nana « super trop canon » ni un « thon des mers du sud » ; le hic, c'est que je fais peur, mais en fait ça n'est pas pour me déplaire.

J'ai des mensurations normales, n'allez pas croire que j'ai des gros nichons comme ces grognasses folles du shopping là bas. Je n'ai absolument AUCUN sens de la mode : mettre une robe à dentelles et des grosses baskets de sport ne me dérange pas le moins du monde. Bon, certaines crient et font des crises cardiaques mais après tout : on s'en bat les couilles, c'est que des fringues. La seule tenue que j'aime, c'est mes habits de prêtresse. Même si c'est rouge. J'aime cette tenue et c'est tout. C'est pour ça que je la porte.
Et puis je n'ai pas besoin d'en changer, du début à la fin de l'année, je ne prends pas un gramme : moi j'fais du sport, je conserve mon poids tout rond : cinquante kilos, pile. J'ai une silhouette fine et des jambes bien galbées : c'est ça quand on pratique des arts martiaux depuis plusieurs bonnes années. J'ai un ventre plat, inutile de le dire non ? Et puis mes cheveux, j'm'en fous totalement, je fais juste des shampoings tous les deux jours pour qu'ils ne puent pas ; ils poussent, ils poussent et ils sont déjà très longs. A la base ils étaient roux, mais je fais des colorations en brun dès que j'aperçois un cheveu roux. Ouais, c'une obsession.

Moi, vivre avec des cheveux roux, jamais ! Quand j'étais petite, je subissais les moqueries dans mon dos, parce que s'ils le faisaient devant moi, j'allais me plaindre au directeur, et aussi à ma mère. Et j'ai eu de la chance : aucune tache de rousseur pour gâcher mon visage ou ma belle peau de pêche. Ma peau, certainement ce que je préfère chez moi, bien que mon nez et mes pommettes soient toujours rosées, j'attrape souvent des rhumes, c'est invivable.

Qu'on me voit avec des dangos ça ne me dérange pas ; c'est à peu près ce que je mange le plus souvent. J'aime les dangos, même les roses, je fais une exception pour eux. Même si mon nez est bouché à cause du rhume et que je perçois moins bien l'odeur, je crois que la seule chose dont je suis friande, c'est les dangos ...



Anda ; je suis désolée mais je ne dirai r ... ehh, qu'est-ce que vous faites ?

Sakuya, je crois bien que je suis sa seule amie. Je suis au courant pour ses pouvoirs. Et je sais aussi tout ce qu'il faut savoir sur elle. Et je sais tout de sa vie en fait. Elle ne me le raconte pas, mais je sais. C'est bizarre hein ? Enfin si, en fait, elle me raconte tout mais je m'en rends pas compte.

« Pourquoi je ne souris jamais ? Parce que j'ai été maudite. »

Je ne savais pas que ça existait vraiment les malédictions, pour moi ça restait seulement dans les jeux et les contes, et pas en dehors. Pas dans la vraie vie. Au début, je ne l'ai pas crue. Mais quand j'ai vu ce qui était arrivé ... quoique j'en étais pas sûre. Je ne l'ai pas vue sourire, mais il paraît que quand elle sourit, on s'évanouit ... et on y reste plus ou moins longtemps selon sa volonté de vivre. C'est à dire que les dépressifs, eux, ne sortiront jamais du coma. Dingue hein ? Enfin moi, tant que je le vois pas, j'y crois pas. Je fais partie du club de journalisme du collège, si jamais c'est vrai, ça sera un vrai scoop ! Mais il me faudrait une solution pour réussir à filmer ça ...
Mais de toutes façons, Sakuya à elle seule est un bon sujet pour notre journal du mois. C'est vrai, elle est tellement spéciale, sa mère est tellement belle et envoûtante et en plus c'est une grande prêtresse qui peut défaire tous les maux. Sauf, on s'en doute, celui qu'à attrapé Sakuya. En fait, sa mère ne lui a même pas dit pourquoi elle a été maudite, et refuse de nous le dire. Elle fuit la situation.

Et c'est Sakuya qui en souffre. Elle n'a pas le droit d'être heureuse, ni d'être malheureuse. Elle doit rester vide, et quelle que soit la situation. Ça serait vachement dur si c'était une Sims ! Bon, heureusement ça ne l'est pas, et elle doit avoir beaucoup de self-control pour réussir à ne pas mettre tout le monde dans le coma. Enfin moi, je l'admire beaucoup, parce qu'elle est super intéressante pour une fille qui ne s'intéresse qu'à la lecture, aux dangos, aux takoyakis et au savoir. Ouais, on dirait presque qu'elle adore étudier tellement qu'elle est attentive en cours. Mais nous, on aimerait tous qu'elle fasse des sourires aux professeurs ... c'est dommage. Et quand elle pleure ... on n'en sait rien, elle n'a jamais pleuré. Je crois que son père est mort, et que sa soeur est partie dans un autre pays ... ou quelque chose comme ça ! Du coup, elle reste chez elle, seule, sa mère étant très occupée à l'entretient du temple.

Rin ; Hein, moi ? Qu'est - ce que j'ai à voir avec cette nana bizarre ?

Quoi ? Bien sur que je savais qu'elle m'aimait. Elle n'a jamais voulu le dire mais ça se voyait de loin, très loin. Tout le monde l'a remarqué. C'est le genre de fille à ne pas laisser ses sentiments s'échapper. Mais elle y arrive pas trop en fait ... Un jour je l'ai vue et je l'ai embêtée dans le métro. Genre je la draguais mais pour rire. Enfin, elle, j'essayais de la faire rire. Mais nan je suis pas en kiff sur elle, n'importe quoi ! Enfin bref, elle a souri, et d'un coup je suis tombé, et après je sais plus ce qui est arrivé. J'ai eu mal quand je me suis réveillé, à l'hôpital. Je me suis réveillé le lendemain, ils ont cru que j'étais dans le coma. Ils sont oufs eux.
Enfin peut - être bien que si. Quand j'étais "pas réveillé", j'entendais tout quand même. C'est juste que mon corps répondait plus, que je respirais plus. J'entendais juste, au loin. C'était bizarre, mais c'était cool, comme si j'avais fumé un joint mais sans payer d'argent et sans niquer mes poumons.

Et puis, quand j'ai dit tout ça au directeur, il m'a cru, mais lui, à la place du sourire, il a cru qu'elle m'avait tapé. Et avant même d'être renvoyée, elle est partie d'elle - même, sans même savoir ce qui m'est arrivé. Sa mère lui a trouvé un endroit mieux avec des gens comme elle, pour l'aider à « combattre son traumatisme » ; elle dit que Sakuya a été traumatisée parce qu'elle a mis son camarade de classe dans le coma.

(C'est nul et alors ;_; ?)


« Age : Secret défense. Non vous n'avez rien vu.
« Surnom : Secret défense. J'aime pas Saku' alors appelez moi Saya é_è
« Comment as-tu découvert le forum ? Secret défense. Ah et j'suis une déserteuse et j'ai fugué & j'reviens pour ... vous jouer un mauvais tour è_è ?

Spoiler:

« As-tu tout lu? Secret défense. Ah et puis Plop., il paraît.
« Comment trouves-tu le forum ? Secret défense, huh.
« Un dernier mot? Secret défense.